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1. Les « Champs-Élysées » en Ukraine 1. Les « Champs-Élysées » en Ukraine

Aujourd’hui, seule une quinzaine de Françaisexploiteraient desterres en Ukraine.La plupart sont icidepuis au moins dixans et parlent soitrusse, soit ukrainien.

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Cap à l’ouest de Kiev, pour rencontrer un de ces rares aventuriers français. « Avec nos 4 000 ha, nous sommes une petite ferme en Ukraine. » Dès notre arrivée, Florian Garnier plante le décor. Il est l’un des propriétaires de la ferme « Champs-élysées » située dans la région de Jytomyr. Pour lui, l’aventure a commencé en 2007 par un premier voyage et s’est poursuivie avec une installation en 2009 sur 500 ha.

Depuis le début, il est associé avec Guillaume Garnot, qui a investi en Ukraine mais possède une exploitation en Seine-et-Marne. Très rapidement, ils sont passés de 500 à plus de 3 000 ha. Leur ferme est aujourd’hui répartie en trois blocs d’environ 2 000, 1 000 et 900 ha. Une grande partie des sols est en tchernoziom, une terre noire riche en matière organique (entre 3 et 5 %) et donc plutôt fertile. L’exploitation cultive du maïs, du soja, du tournesol ou encore du blé.

Installation plus simple

Florian possède un parcours atypique. Parisien d’origine, il s’inscrit dans une école de commerce avant de rejoindre un bac pro agricole. « J’ai ensuite suivi un stage d’installation en Bretagne. L’Ukraine était pour moi la meilleure façon de m’installer à moindre coût, mais également de travailler sur des surfaces importantes. La logistique des chantiers m’intéresse. En raison des surfaces, on gère souvent plusieurs tracteurs dans la même parcelle, que ce soit lors de la moisson ou des travaux de semis », explique-t-il.

Il nous confie toutefois qu’il est beaucoup plus compliqué de s’installer actuellement en Ukraine qu’il y a dix ans. « À l’époque, 30 % du pays étaient encore en friche. Aujourd’hui, il est de plus en plus difficile de trouver des terres et bien sûr les prix des locations ont augmenté. »

Fermages compliqués

Pour les 4 000 ha qu’il exploite à présent, Florian jongle avec 1 500 à 2 000 fermages. Les revendications des propriétaires terriens - principalement des habitants du village - sont cependant particulières. « Ici , l’agriculture est encore vivrière. Ces habitants exploitent un carré de terre où ils cultivent principalement des légumes et élèvent quelques animaux qu’il faut nourrir, explique Florian. Je paye donc près de 80 % de mes baux en grain, 75 % avec du blé et 25 % avec du maïs. » Chaque propriétaire demande entre 1 et 2 t de grain. Ils sont de plus en plus exigeants et font monter les enchères entre les différentes fermes. « Aujourd’hui, nous devons labourer leurs parcelles. Ce n’était pas le cas au début. Nous leur fournissons également quelques ballots de paille. Certains nous demandent même de prendre en charge leurs obsèques. »

Du matériel importéde France

Pour son parc de matériels, une grande partie des tracteurs a été importée de France, tout comme les moissonneuses-batteuses. Elles portent encore l’autocollant d’une concession française. Les tracteurs ont été achetés d’occasion. Ils ont entre 1 500 et 2 000 heures. Sur l’exploitation de Florian, ils réalisent entre 800 et 1 500 heures par an. Deux types de puissance sont utilisés. Ainsi, plus d’une quinzaine de New Holland TVT et T7500 sont disséminés dans la cour. « Ces tracteurs font tous autour de 200 ch, une puissance qui nous offre de la polyvalence », explique-t-il. Ils sont utilisés pour les pulvérisateurs, le semoir à céréales et le semoir monograine, ou l’apport d’engrais et le transport.

« L’avantage d’avoir une série de tracteurs identiques se situe au niveau de l’entretien. Les premiers arrivés ont passé les 12 000 heures et servent de banque de pièces pour réparer les autres », complète Florian. « En plus de ces tracteurs à tout faire, un 300 ch trône au milieu de la cour. Il sert principalement au déchaumage. La ferme est équipée avec un modèle à dents et un autre à disques. Les moissonneuses sont également toutes de la même marque, avec des modèles plus ou moins récents. Florian précise que l’entretien des moissonneuses lui revient à 50 € par an et par hectare.

Améliorer le séchage

Parmi les développements prévus, un bâtiment est en construction sur le site de stockage pour avoir le matériel au même endroit et ainsi fluidifier la logistique. Le Français souhaite également investir dans un séchoir de plus grande capacité. Le modèle actuel date du régime communiste et possède une capacité de 60 t/jour. « L’idéal serait un débit de 500 t par jour », estime Florian.

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